Les peintures naturelles et bio : on en est où ?

On est tous convaincus qu’une jolie peinture sur les murs est plus efficace que le papier-peint de nos grands-parents. Mais tandis que nous pensons déco différemment afin de limiter notre impact sur l’environnement, quelle peinture choisir justement ? Quelles différences entre les peintures « classiques » et les peintures naturelles bio (écolo quoi !) ? À quel prix prix ? Et quelles couleurs ?
Eh bien voilà, nous y sommes !

Une peinture « classique », c’est quoi ?

Un astucieux mélange de solvants (pour faciliter l’application et « pelliculer » le rendu), de résines (pour lier les éléments entre eux et donner le rendu mat/brillant/satin), de pigments (pour la nuance entre autre), de charges (qui modifient certaines caractéristiques du mélange), et quelques fois d’additifs (antimousse, fongicide, … pour l’extérieur).

Le problème, c’est que la plupart de ces composés sont d’origine pétrolière. Et là … ça coince un peu.

Nocivité pour la santé (métaux lourds et composés organiques volatils – les fameux COV), matériaux non dégradables, impact écologique non négligeable, substances inflammables … . Sans être radical, on peut se poser quelques questions.

C’est bien beau tout cela mais quoi choisir ?

Les peintures « sans COV » ?
Depuis quelques temps, elles fleurissent sur le marché et chaque grande marque possède sa propre gamme. La base des solvants est remplacée par une phase aqueuse (comme le latex, l’acrylique).

Mais soyons attentifs, car la mention « sans COV » ne veut pas dire « peinture naturelle ». Cette dénomination nous assure seulement que la concentration en COV est inférieure à 5g/Litre. Il en reste donc un peu. Et les résines restent d’origine pétrochimique et non-dégradables

Donc attention !


Le prix des peintures « sans COV » est raisonnable, mais si la composition est améliorée, il reste encore 5% de composants d’origine pétrochimique.

La peinture Bio ?

Composée d’au moins 95% d’ingrédients d’origine naturelle, elles sont diluées à l’eau ou aux huiles végétales (type colza, lin plutôt que les solvants). L’argile ou la chaux diluées remplacent en partie les résines.
Les couleurs quant à elles peuvent être obtenues grâce à des pigments minéraux ou végétaux, donc la palette est quasi-infinie. On les trouve facilement dans les grandes surfaces de bricolage.

Une dénomination sur un pot ne fait pas tout. Seuls les normes « NF Environnement » ou l’Éco Label Européen vous garantiront une peinture Bio.

La peinture biosourcée : une cheffe de file ?

Pour parfaire le schéma de ces peintures naturelles et bio, certaines marques jouent la carte du 100% naturel grâce à la craie ou la poudre de marbre qui permettent d’épaissir le mélange et de le rendre plus résistant. On peut alors directement jeter les pots dans la (bonne) poubelle : plus de voyage à la déchetterie !

Peintures Pure and Paint

Le rendu s’apparente à une peinture mate, des colorants naturels sont ajoutés pour obtenir une nuance adaptée.

On peut également utiliser une peinture à la craie ou au lait (qui l’eut crû ?!). Celles-ci s’achètent en poudre et seront diluées dans l’eau avant utilisation.
Moins chère que la peinture à la craie, la peinture au lait est par ailleurs moins couvrante et aura naturellement un petit effet « écaillé usé », parfait pour un intérieur d’inspiration campagnard ou des meubles vieillis.

Fabriquées à partir de pigments naturels et renouvelables (valériane, thé, argile, ocre, …), et de liants d’origine végétale (huiles essentielles d’agrumes, jaune d’œuf, cire d’abeille, huiles de lin, lavande, romarin, ricin…), les peintures végétales ou biosourcées sont totalement biodégradables. Elles ne contiennent aucun additif chimique ni pétrochimique. Les COV émis sont proches de zéro et ce type de peinture est naturellement anti-microbien. Néanmoins, attention aux allergènes liés à la présence d’agrumes, et à la présence éventuelle de chaux, qui peut être irritante.

Gamme de peintures Algo

Les peintures végétales existent dans toutes les finitions (satinée, brillante ou mate) et conviennent aux intérieurs autant qu’aux extérieurs, pourvu que l’on sélectionne le produit adapté.

Et quid des peinture « dépolluantes » ?

La gamme Envie ! chez Leroy Merlin

Elles auraient le pouvoir de capter et de détruire les molécules polluantes et les agents pathogènes nocifs par photo-catalyse. Aucune étude ne le prouve pour le moment, il faut attendre encore un peu. Et là encore, attention : il reste généralement des COV.

Conclusion

Si vous souhaitez avoir un impact négligeable sur l’environnement tout en relookant votre intérieur, choisissez une peinture végétale biosourcée. Le prix est encore élevé en comparaison aux autres peintures bio mais ce choix est éthiquement responsable.
Attention, le temps de séchage entre 2 couches est plus long : il faut en tenir compte.

Il faut également tenir compte de votre support : plutôt une peinture à la chaux sur un support poreux par exemple, et plutôt une peinture à base d’huile de lin sur du bois.

Concernant les peintures bio « sans COV », n’oubliez pas d’aérer durant les jours qui suivent l’application (je vous rappelle qu’il en reste, des COV, dans cette peinture !)

N’oubliez pas de vérifier les Normes et Labels sur les pots. Mais sachez que, du fait du coût de la labellisation, certains fabricants ne la demandent pas, même s’ils pourraient y prétendre.

Donc finalement, comme pour tout, le mieux est de bien lire les étiquettes. J’espère que ce petit laïus sur les peintures naturelles bio vous aidera à gagner un peu de temps lors de vos prochains achats !

NB image d’ouverture Envie ! – Leroy Merlin

FÉVRIER 2022

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